Il observa les pièces du mouvement qu’il n’avait pas encore assemblées. Au creux de sa main, la montre prenait forme. Il déposa son outil, pensif. Et si son mécanisme tombait entre de mauvaises mains ?

Le doute revint l’assaillir. À quel moment l’avait-il laissé tranquille, d’ailleurs ? Il lui semblait que son esprit n’avait jamais connu le repos depuis qu’il avait conçu sa fantastique pièce d’horlogerie. Pensez-vous, une tocante qui permettait de contrôler le passage du temps, et non pas de le surveiller ! Pardi, que ça allait faire des envieux !

Mais il était de ce modèle comme il est de certaines histoires : coincées dans la tête d’un homme ou d’une femme, ne demandant qu’à sortir, exigeant de sortir, bouillant de ne pas sortir. Le doute était comme balayé par cette vague de créativité. Il serait temps de se préoccuper des soucis quand ils se présenteraient. Après tout, il aurait tout le temps qu’il voulait, une fois son ouvrage terminé.

Il contempla à nouveau l’ébauche et se remit au travail.