« Le manque d’inspiration était flagrant. Il allait devoir pédaler pour rattraper son retard, si ça continuait. Mettre les bouchées doubles s’il voulait terminer à temps pour le grand jour. » : il regarda les mots défiler dans son esprit. Il avait cette capacité à les voir littéralement flotter dans l’air tout autour de lui, défilant comme sur un écran juste devant ses yeux. La lumière matinale qui filtrait à travers les rideaux les ornait d’ocre et de beige, d’or et d’étincelles.
Mais ce n’était qu’une apparence, qu’une surface qu’il ne fallait égratigner sous aucun prétexte, de peur que… il le fit malgré tout, car il discernait le vide sous l’éclat, le noir sous le scintillement.
Les mots éclatèrent en une série de petites bulles.
PLOP ploplopPLOP.
Plus rien. Il arpentait son salon, n’osant pas s’asseoir devant cette page blanche numérique. L’angoisse codée en JavaScript. Il prit note mentalement de se renseigner plus avant sur le développement web, comme ça, au cas où. Il discerna un livre intitulé « Writing about coding » apparaître aux côtés de ceux qu’il avait acheté sur le système judiciaire et les procédures pénales. Encore une hallucination venue du futur. Encore une habitude. Encore des répétitions. Mise en abyme.
Il se fit la remarque de ne pas reprendre de LSD. L’inspiration viendrait bien, il n’en doutait pas. Il s’assit et regarda les murs onduler.
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