An 2359. Ce qu’on en est venu à appeler les Chocolatine Wars ont ravagé le monde. Pourtant, il ne s’agissait au début que d’une petite querelle bon enfant entre les tenants de la « chocolatine » et ceux du « pain au chocolat », une petite guéguerre pour s’occuper sur les réseaux sociaux, en s’envoyant des fions sans méchanceté, sur un sujet complètement anodin.
Mais l’ampleur que prit cet « affrontement » dépassa l’imagination. L’Ordre de la Sainte Chocolatine, une simple association étudiante, élit à sa tête un intégriste de la viennoiserie, un garçon à la tête bien faite, mais pleine de suffisance. Il s’avéra qu’il était en plus doté d’une capacité à faire le mal, et à le faire bien.
Il monta le bourrichon de ses camarades, et l’association devint parti politique. Pour répliquer, la Croisade du Pain – dans ta gueule – au Chocolat émergea, et la lutte passa des bons mots aux bonnes torgnoles. Le gouvernement ayant d’autres chats plus politiquement intéressants à fouetter ne vit pas le danger arriver. Très vite, les deux groupuscules grandirent et gagnèrent des élections, à raison de plusieurs dizaines de pourcentage des votants, qui n’étaient de toute façon plus que quelques milliers, les anarchistes et les abstentionnistes ayant convaincu les masses de ne plus se déplacer pour la Comédie Perpétuelle.
Ce qui devait arriva : l’Ordre de la Sainte Chocolatine arriva au pouvoir. Les affrontements gagnèrent les expatriés, et la lutte se poursuivit sur les autres continents. La guerre civile faisait rage, les barres de chocolat servaient aussi bien dans la pâte à pain que dans les opérations de guerilla. Les opposants se réveillaient à côté d’une viennoiserie posée sur leur oreiller. Les politiciens qui n’adhéraient pas au parti se voyaient envoyer au goulag pour en fabriquer de plus en plus. La résistance du pain au chocolat s’organisait, et les opérations de sabotage fleurissaient. Il n’était pas rare de découvrir qu’on avait fait disparaître les chocolatines au profits de pains au chocolat ! Enfer et damnation !
Puis, vint la fin, à défaut de la faim. Les partisans des deux allèrent trop loin, et le monde fut ravagé. Les bombes eurent raison des oppositions, et on trouve à présent des vestiges de boulangeries secrètes, des restes de gravures patriotiques pour telle ou telle version d’un chocolat dans une pâte… mais plus personne pour en profiter. Ce qui est bien triste, vous en conviendrez.
Alors restons en à notre guéguerre divertissante. Et si vous voyez quelqu’un la prendre trop à cœur, offrez-lui donc une chocolatine ! … Quoi ?
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