C’est pas trop tôt, comme on dit… euh… un peu partout, en fait :
Hier, j’ai enfin fait jouer le scénario du Kit d’initiation de L5A, dont j’ai participé à la traduction. Sorti en février, la boîte contient tout ce qu’il faut pour découvrir tant l’univers de Rokugan — cadre du jeu — que le système de règles, ainsi que de manière plus générale, le jeu de rôle.

Attention, ça peut spoiler un peu plus bas.
— De moi à vous
L’univers de Rokugan avait déjà connu quatre édition de son jdr, mais on a ici, avec le changement d’éditeur, un reboot de l’Empire d’Emeraude. On reprend donc les mêmes (presque) et on recommence. Les habitués ne seront pas en terrain inconnu, bien au contraire. Hier, j’avais 4 joueurs et joueuse à la table, dont un vétéran du jeu, qui était pour le coup à l’aise avec la structure sociale particulière et les spécificités de Rokugan. Ça aide.
Le système de jeu, quant à lui, a subi une refonte intéressante : on garde la mécanique de lancer un certain nombre de dés et d’en garder quelques-uns seulement, mais au lieu d’additionner les scores obtenus, on analyse les symboles. Le Kit a ça de bien que ceux-ci sont introduits petit à petit. Au bout de quelques jets de dés, on prend tout en compte, et les joueurs commencent à se demander quels dés gardés pour éviter trop de symboles négatifs (le Conflit) ! Certains ont volontairement raté des jets peu importants, et l’interprétation prenait le pas : trop fatigué après une longue journée d’épreuves de tournoi, le samouraï abandonne l’idée de réussir.

Le scénario, quant à lui, est assez basique et demanderait de se faire en deux parties pour bien en profiter. J’avoue que si je le refais, je partirai sur cette idée, car hier, j’ai voulu boucler (7 heures de partie, quand même), et j’ai donc dû faire l’impasse sur quelques scènes optionnelles. Rien de grave, mais tant qu’à faire, autant en profiter !

On a eu droit à de beaux moments de rigolade et de stupéfaction : la scène avec les ronin dans la maison de saké, par exemple (j’aime beaucoup jouer les salopards qui viennent emmerder les personnages), ou Isawa Aki, la shugenja de l’Air, qui a survolé le tournoi, y compris les épreuves physiques, et a fini avec 18 points, en tête devant tous ses camarades. Elle a fini par remporter le Championnat, et est donc la nouvelle Championne de Topaze, ce qui est très rare pour une prêtresse ! Mais c’était mérité !
Quant au moment fatidique de la blessure de Hitoshi, j’ai eu droit à un GASP ! général de toute la table, et ça, c’est fort sympathique.
Par contre, la structure du scénario, assez dirigiste (ce qui est normal pour un kit d’initiation, je pense), laisse peu de chances aux personnages de comprendre ce qui se trame réellement. J’ai dû débriefer, car les indices étaient trop maigres pour qu’ils saisissent les tenants et aboutissants.
Par ailleurs, il faudra veiller aux joueurs qui veulent éliminer leur trop-plein de Conflit d’une manière qui n’apporte rien à l’histoire. Par exemple, lors de la course-poursuite finale, l’un d’eux a voulu faire un petit détour par une ruelle pour crier un bon coup sans même ralentir. Bon, ça ne traduit pas tout à fait la mécanique de jeu, donc on a trouvé d’autres solutions, notamment la perte d’un tour en combat alors que le personnage se fige devant toute cette violence, avant de reprendre ses esprits.
Un excellent moment, donc, qui ne demande qu’à connaître une suite, avec l’aventure gratuite à télécharger sur le site de l’éditeur, et bientôt, le livre de règles qui arrive, pour rajouter encore plus d’options sympathiques !
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