L’homme avançait vers ses adversaires. Les quelques gouttes de pluie que libérait le ciel crépusculaire laissaient des traînées pourpres sur son armure jadis étincelante, alors qu’elles la nettoyaient du sang des premiers hommes à l’avoir assailli.
Ses ennemis se déployèrent. Au nombre de quatre, ils commencèrent à l’encercler, alors que leurs lourdes lames tournoyaient et accrochaient la lumière rougeâtre du soleil couchant.
Cependant, l’homme était un guerrier expérimenté, et une telle tactique n’avait que peu de chances de porter ses fruits face à lui. Ne laissant pas à ses ennemis le temps de se mettre en place, il feint de plonger sur son adversaire de droite, et, prenant de vitesse l’homme de gauche qui saisissait sa chance, il lui transperça le cœur en glissant sa lame dans une faille de sa maigre armure de cuir. Aussitôt, il pivota afin de s’éloigner de l’homme de droite qui s’avançait, et fracassa le crâne des deux autres sbires de Reyak avant qu’ils ne puissent réagir.
Alors qu’il se coulait entre les deux corps qui s’affaissaient, le dernier mercenaire lâcha son épée et, titubant, prit ses jambes à son cou.
– Peu importe, dit l’homme pour lui-même en rengainant son épée. Ton maître saura te chât…
Il ne finit pas sa phrase : un éclair de lumière aveuglant venait d’inonder la scène dans un bruit sourd. Le coupe-jarret au cœur transpercé eut juste le temps de recouvrer la vue pour constater que l’homme avait disparu, avant de sombrer dans les ténèbres éternelles.
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