L’homme tournait dans son lit, seul. Les ténèbres environnantes formaient un linceul sur son corps nu. Les pensées allaient et venaient dans son coeur et dans son âme.

Elles finirent par appeler, bien malgré elles, quelque chose de plus obscur encore. Des volutes de fumée s’élevèrent de tous les recoins sombres de la pièce. Elles s’amalgamèrent en une silhouette plus noire qu’une nuit sans lune. Elle s’approcha sans un bruit de l’homme qui ne soupçonnait rien, et tendit ses doigts crochus vers sa cage thoracique. Quand bien même eut-il pu voir au travers de la noirceur qui le recouvrait, il n’aurait pu se rendre compte de sa présence, insidieuse, sournoise et vile.

Au moment même où elle refermait ses doigts spectraux sur son coeur, les verrous de sa volonté lâchèrent, et se déchaînèrent sur son esprit les deux Bêtes féroces qui accompagnaient, invisibles, la silhouette.

Il ne lui restait plus que les cris et les pleurs.

Il continuerait de tourner dans son lit, seul.